Faut-il faire une détox au printemps ?

Le mot détox est le diminutif du mot détoxication ou détoxification.

La détoxication est un processus naturel par lequel l'organisme inactive les substances toxiques d'origine interne ou externe. Le corps réalise ce processus de manière continue sans que nous ayons besoin d'y penser.

Cependant une surcharge toxémique ou une faiblesse des organes d'élimination peut ralentir la détoxication. Cet encrassement a tendance à ralentir ou perturber le fonctionnement de l’organisme.

La "détox" est vue par le grand public comme une pratique qui vise à favoriser ce processus d'élimination.

Elle s'appuie sur l'optimisation du fonctionnement des organes d'élimination :

• Le foie ;

• Les intestins et plus largement le système digestif ;

• Les reins ;

• La peau ;

• Les poumons.

La fin de l'hiver ou le début du printemps est une période propice pour soutenir ces organes. Pendant la période hivernale, le manque d’activité physique, une alimentation très riche et la fatigue peuvent perturber les fonctions d'élimination.

Au printemps, l'envie de repartir sur des bonnes habitudes peut se faire sentir pour retrouver son tonus et son énergie.

Bien entendu, l'idéal est de prendre soin de ses organes d'élimination tout au long de l'année !

Le protocole et la durée d'une détox doivent être adaptés à chaque situation, aux capacités d'élimination et à la vitalité de la personne.

La première étape consiste à donner les bonnes conditions au corps pour que les organes d'élimination fonctionnent de manière optimale.

Pour cela, il convient de limiter l'exposition aux toxiques et substances qui encrassent l'organisme : tabac, alcool, produits industriels et raffinés, sucre, excès en tout genre...

Ensuite, l'idéal est de mettre en place une alimentation riche en végétaux. Il est possible par exemple d'alléger ses repas sur 1 à 3 jours en privilégiant des légumes et les fruits biologiques, locaux et de saison.

Certaines plantes permettent de stimuler/drainer les organes d'élimination : pissenlit (foie, reins), romarin (foie), aubier de tilleul (foie, reins), artichaut (foie), radis noir (foie).

D'autres plantes vont faciliter le transit intestinal (exemple : psyllium, mauve, guimauve...).

En parallèle, il est indispensable de s'accorder des temps de repos suffisants dans la journée, de limiter les facteurs stressants, de privilégier une activité physique douce et une bonne hydratation pour aider les organes d'élimination à fonctionner efficacement.

L'éviction des toxiques, plus de végétaux, une meilleure hydratation, des temps de repos, un bon sommeil, une activité physique régulière et douce sont des conseils qui peuvent s'appliquer à tous les publics.

Ce sont les conditions de base pour que l'organisme fonctionne correctement de manière générale (les fonctions d'élimination en font partie).

Par contre, le drainage des organes d'élimination avec des plantes spécifiques n'est pas adapté à tout le monde. Il est déconseillé de stimuler ces organes chez les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants, les personnes qui présentent une faible vitalité ou les sujets avec des fragilités rénales ou hépatiques.

Il faut aussi tenir compte des contre-indications de certaines plantes.

Pour les femmes en projet de bébé, l'idéal est de soutenir les organes d'élimination avant de démarrer les essais (après l'arrêt de la contraception).

En cas de doute sur ses capacités d'élimination et sur sa vitalité, le mieux est de se faire accompagner.

Le foie est un organe essentiel à la détox, qui respecte des phases bien précises pour éliminer les substances indésirables.

Tout d'abord, il va utiliser des nutriments et des enzymes pour transformer les déchets, xénobiotiques et hormones (exemple : œstrogènes) en sous-produits (métabolites) afin de permettre leur élimination. Malheureusement, la plupart de ses sous-produits sont transitoirement plus toxiques que le produit de base. Une grande quantité de radicaux libres sont produits durant cette phase et il est nécessaire de protéger l'organisme en apportant des antioxydants. Il faut absolument que le processus ne s’arrête pas là, car les métabolites produits doivent impérativement être neutralisés.

Durant cette phase, le foie a besoin de : vitamines A, C, B2, B3, B6, B9, B12, E, magnésium, zinc, manganèse, molybdène, cobalt, cuivre, chrome, sélénium, fer, coenzyme Q10, glutathion, acide alpha-lipoïque, polyphénols (antioxydants).

Ensuite, certaines molécules (radical acétyle et méthyle, acides aminés : taurine, cystéine, arginine, ornithine, glutathion,...) assurent la transformation des métabolites intermédiaires en composés hydrosolubles, afin qu’ils puissent être éliminés dans la bile via les intestins puis par les reins. Ces molécules sont en quelque sorte des transporteurs des molécules indésirables.

Durant cette phase, le foie a besoin de : vitamines B6, B9, B12 (méthylation), vitamine B2, C, zinc, glutathion, bétaïne, N-acétyl-cystéine, acides aminés soufrés : cystine, taurine, méthionine, magnésium, sélénium, acide alpha-lipoïque.

Enfin les substances indésirables neutralisées par le foie, sont prises en charge par les reins (urines) et la voie digestive (selles). Une constipation engendre la rétention des molécules toxiques dans l’organisme. En parallèle, le transit doit être régulier pour favoriser une bonne élimination (phase finale du processus).

Vous l'aurez compris, il est important, avant de stimuler le foie avec des plantes dépuratives, de fournir tous les micronutriments dont le foie a besoin pour opérer ses différentes opérations chimiques.

De manière générale avant de stimuler les organes d'élimination, il est essentiel aussi de vérifier que la vitalité et le statut nutritionnel soient adaptés.

Pour conserver les effets bénéfiques de la détox le plus longtemps possible, évitez l'alimentation industrielle et transformée, buvez de l’eau et privilégiez des aliments sains sur le long terme.

N'hésitez pas à me contacter pour des conseils personnalisés à votre situation.

Bérénice Corre, naturopathe