Quel rôle joue le microbiote intestinal dans l'équilibre hormonal ?

Les principales hormones du cycle de la femme sont :

• La FSH et la LH : sécrétées par l’hypophyse (le chef d’orchestre) situé à l'intérieur du crâne, à la base du cerveau ;

• Les œstrogènes et la progestérone : sécrétées au niveau des ovaires ;

• Les androgènes (notamment testostérone) : sécrétés principalement par les surrénales chez la femme (mais aussi par les ovaires).

C’est l‘équilibre entre chacune d’elles qui permet d’avoir une ovulation de qualité et un cycle régulier et optimal pour concevoir un bébé.

Les dérèglements hormonaux induisent des problématiques de fertilité : aménorrhée, absence d’ovulation ou ovulation irrégulière, défaut d’implantation de l’embryon dans la cavité utérine...

Il peut y avoir un excès d’androgènes (testostérone), un manque de progestérone, une hyperoestrogénie… Ainsi le déséquilibre peut être différent d’une femme à l'autre.

Pour rappel, de nombreux facteurs permettent de favoriser un bon fonctionnement du système hormonal :

• Les apports alimentaires adéquats (pour fabriquer les hormones) ;

• L'équilibre émotionnel et nerveux ;

• Un fonctionnement hépatique optimal (pour désactiver les hormones après utilisation) ;

• L'éviction des perturbateurs endocriniens ;

• Mais aussi l’état du microbiote intestinal, sujet du jour !

Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, virus, parasites et champignons), qui vivent en symbiose dans notre organisme. On les retrouve par milliard principalement au niveau de la peau et des muqueuses (poumons, système digestif, organes génitaux).

Le microbiote intestinal remplit différentes fonctions, comme par exemple :

• La digestion de certaines molécules (cellulose par exemple) ;

• La production d'acides aminés et de vitamines (K, B9, B12...) ;

• La modulation du système nerveux ;

• Un effet barrière vis à vis du milieu extérieur et contre les micro-organismes pathogènes.

Des études portent actuellement sur l’« estrobolome » qui est le nom donné à un ensemble de bactéries de l’intestin qui ont une action sur les œstrogènes (*1).

Une partie des œstrogènes est éliminée via l’urine, la bile ou les selles après avoir été  désactivée par le foie grâce à un processus appelé « glucurono-conjugaison » .

Un processus inverse, la « déconjugaison », va  pouvoir réactiver les œstrogènes excrétés par la bile. Ils deviendront alors des « œstrogènes libres » (la forme la plus active des œstrogènes) et pourront être absorbés par le tractus digestif pour être  remis en circulation dans l’organisme.

C’est un processus physiologique normal et cet équilibre dépend de l’ enzyme :  bêta-glucuronidase, qui  est lié à  la quantité de bactéries de « l'estrobolome ».

Par exemple, en cas de surpopulation de ces bactéries, le risque est de se retrouver en excès d'œstrogènes. 

D'autre part, une étude (*2) montre que dans le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), les populations de Bacteroides vulgatus, Firmicutes, Streptococcus, se sont augmentées tandis que celle de Tenericutes ML615J-28, Tenericutes 124-7, Akkermansia, Ruminococcaceae et Bacteroidetes S24-7, sont plutôt réduites.

Ces résultats nécessitent encore de nouvelles recherches pour mieux comprendre tous les mécanismes associés.

Une dysbiose intestinale (déséquilibre du microbiote) peut également être  à l’origine d’une hyperperméabilité intestinale qui perturbe l’assimilation des nutriments (menant à des éventuelles carences) et génère une inflammation dans l'organisme.

Le microbiote intestinal peut être perturbé par une alimentation inadaptée, du stress, les toxiques environnementaux.

Si vous avez des problèmes de digestion, il est essentiel d'en identifier la ou les causes.

De bonnes habitudes de vie et une alimentation adaptée peuvent aider à équilibrer le microbiote et à favoriser un bon équilibre hormonal.

N'hésitez pas à me contacter pour des conseils personnalisés à votre situation.

Rappel : les conseils donnés en naturopathie ne se substituent pas au suivi médical, aux recommandations et traitements donnés par votre médecin.

Bérénice CORRE, naturopathe

Sources :

*Marie E Salliss, Leslie V Farland, Nichole D. Mahnert, Melissa M Herbst-Kralovetz, le rôle du microbiote intestinal et génital et de l'estrobolome dans l'endométriose, l'infertilité et les douleurs pelviennes chroniques, Pubmed, décembre 2021.

*aiyyah Siddiqui, Zinb Makhlouf, Ahmad M Alharbi, Hassan Alfahemi, Naveed Ahmed Khan, le microbiote intestinale et la santé féminine, Pubmed, novembre 2022.